stat

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Soirée de lancement de "Monsieur Albert-Cossery, une vie" au Café de Flore

    cosseryinvit.jpgLe Café de Flore et les Éditions de Corlevour

    sont heureux de vous inviter à un cocktail lundi 4 mars à 19h30 

    à l'occasion de la parution de 

    Monsieur Albert. Cossery, une vie 

    de

    Frédéric Andrau

    RSVP auprès de guilaine_depis@yahoo.com

  • Livres Hebdo salue la sortie du livre-hommage à Albert COSSERY

    841227_351056658341775_2015763260_o.jpgAprès l'annonce par le Figaro littéraire il y a deux semaines, voici celle de Livres Hebdo qui laisse présager une jolie naissance médiatique à "Monsieur Albert - Cossery, une vie" de Frédéric Andrau, qui paraîtra le 28 février aux Éditions de Corlevour 

    100 ans
    À l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain Albert Cossery, disparu en 2008, Frédéric Andrau signe une biographie, Monsieur Albert, sous-titrée Cossery, une vie, programmée le 28 février aux éditions de Corlevour. Il s'adresse directement à l'auteur de huit livres, dont Mendiants et orgueilleux, dans un texte très personnel et revient sur sa vie, des quartiers populaires du Caire, où il est né en 1913, à l'hôtel La Louisiane, à Saint-Germain-des-Prés, où il vécut pendant soixante ans. Il relate ses relations avec les écrivains de son temps, les comédiens et les acteurs de cinéma et avec son éditrice Joëlle Losfeld, qui possède toujours à son catalogue l'intégralité de son oeuvre.

  • Le Bulletin célinien de Bruxelles soutient "Monsieur Albert - Cossery, une vie"

    Albert Cossery, le sphynx

     

    CouvCossery.jpgAlbert Cossery, auteur francophone d’origine égyptienne, s’est éteint en 2008, à l’âge de 95 ans. Il vécut l’essentiel de sa longue existence à Paris, rue de Seine, dans une chambre de l’Hôtel La Louisiane. Son œuvre, rééditée intégralement fin 2005 chez Joëlle Losfeld, se compose de sept romans et d’un recueil de nouvelles. Une voix rare, qui sut cultiver l’art de se faire attendre, sans pourtant jamais se départir d’une profonde cohésion. En effet, entre Les Hommes oubliés de Dieu (1941) et Les Couleurs de l’infamie (1995), il semble que peu de choses aient changé ici-bas ; que la crapule soit bien à sa place, c’est-à-dire au pouvoir ; que, malgré les soi-disant avancées du progrès, l’homme demeure un loup pour l’homme.


    Un auteur libertaire donc dans sa fibre la plus intime, qui a assumé les exigences induites par son rejet viscéral de la logique marchande et, plus encore, de l’impératif du travail. Cossery s’est maintenu à distance pour évoluer en funambule sur le fil tendu de l’écriture, en équilibre entre révolte et ascèse. À distance, certes, mais avec l’intransigeance du grand témoin : « Il ne faut jamais se couper de l’humanité, car on risque dans l’éloignement de lui trouver des circonstances atténuantes. »


    À l’occasion du centenaire de sa naissance, l’écrivain Frédéric Andrau lui adresse une longue lettre, un hommage où la marque de déférence le dispute à la déclaration d’amour. Le récit suit, en chacun de ses fragments, les étapes d’une vie, depuis l’enfance cairote au bord de la tombe du cimetière de Montmartre.


    Le lecteur succombera très rapidement au charme subtil de la prose d’Andrau, si bien sûr son objectif premier n’est pas le pur attrait documentaire. Non pas qu’Andrau traite avec légèreté des faits, au contraire il connaît son sujet dans les moindres détails. Tout y est : les amitiés de Cossery (Moustaki), ses sympathies (Matzneff), ses humeurs (l’homme ne souriait jamais sans raison), ses penchants (« Vous ne portiez pas de crédit aux femmes qui avaient dépassé la trentaine. »), ses marques de souverain détachement (à son épouse qui lui téléphonait pour lui proposer le divorcer, il souffla qu’il avait oublié être marié), ses rites coutumiers. Jusqu’à sa triste fin : muré dans le silence suite à une laryngectomie, il ne communiquait plus qu’au moyen de messages griffonnés…


    Céline est aussi présent dans ces pages, dans un chapitre où Andrau constate quelle admiration Cossery lui vouait, au même titre qu’à Jean Genet. Il s’interroge d’ailleurs si ce voisinage est strictement littéraire ou suppose un rapprochement idéologique. Citation : « Vous n’aviez pas connu Céline mais vous aviez toujours tenu des propos très élogieux sur ses écrits lorsque tant d’autres voix s’élevaient pour réclamer la censure. Vous parliez de Voyage au bout de la nuit comme l’un des meilleurs livres de la littérature, au même titre que La Condition humaine de Malraux ou Le Sang noir de votre ami Guilloux. Aux journalistes qui cherchaient à vous attirer sur ce terrain mouvant, vous répondiez ostensiblement que Céline était l’un des plus grands écrivains français et que rien ne vous choquait « vraiment » dans ses œuvres. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que, sans autre élément concret que ces admirations ouvertement affichées, faisant fi des amitiés juives que vous aviez tojours entretenues depuis votre jeunesse au Caire, on susurre à mi-voix que vous auriez pu être, vous aussi, antisémite. Sans chercher à faire l’indispensable nuance avec l’antisioniste que, volontiers, vous revendiquiez d’être. » (pp. 109-110)


    En incipit de son ouvrage, Frédéric Andrau cite ce propos de Cossery : « Je suis un anarchiste aristocrate car je crois que l’humanité, à part les femmes, ne vaut pas grand-chose. Je serai toujours du côté des petits, jamais de celui des salopards et si, après avoir lu mes livres, vous ne savez pas qui sont les salopards, c’est que vous n’avez rien compris… » Anarchiste aristocrate ? Tiens, tiens... Et aux oreilles des céliniens avertis, la deuxième partie ne peut que faire écho à la réflexion de Bardamu regardant Alcide dormir : « Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants. » Cossery avait vraisemblablement trouvé ce « quelque chose ».

     

    Frédéric SAENEN

     

    Frédéric Andrau, Monsieur Albert. Cossery, une vie, Éditions de Corlevour

    280 pp., 19,90 €.