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"Un petit ouvrage débordant de tendresse et d’optimisme" par Émile Cougut sur "Le Plan de Lucien" de Rachel GUICHARD

Egotism as a social defense medium

http://www.wukali.com/Le-plan-de-Lucien-un-roman-de-Rachel-Guichard-2081#.VXVvf-ukIgs

Capture d’écran 2015-06-08 à 12.35.20.pngVoici un court roman, Le plan de Lucien, somme toute assez original, dénonçant les ravages pour soi et pour les autres que peut engendrer l’isolement par rapport aux autres, l’égotisme le plus « pur », si proche de l’autisme. Mais l’autisme est une maladie, l’égotisme n’est qu’une façon d’être, de penser, de se comporter.

Deux personnages dans ce livre de Rachel Guichard sont de purs égotistes : Lucien, petit garçon de 6 ans, orphelin de mère, élevé par son musicien de père et sa grand-mère et Sam, le psychiatre qui vient de perdre, de par son attitude, Sarah la femme qu’il aime et dont il était aimé. Seule une prise de conscience des ravages que leurs attitudes causent leur permettra de s’ouvrir à leurs entourages. Prise de conscience qui se fait au contact de l’un avec l’autre. Les fantômes qui les torturent les empêchent de s’impliquer totalement, de faire le don gratuit de soi à l’autre, aux autres. Ils ont peur de l’engagement et ne perçoivent l’amour non par les joies et le bonheur qu’il peut apporter mais par les souffrances qu’il peut potentiellement engendrer.

Le plan de Lucien, petit garçon précoce, brillant est de ne plus parler, de n’écouter que ce qui l’intéresse pour ne pas être parasité par des informations qu’il juge inutiles. Certain de l’amour de son père et de sa grand-mère, il ne veut avoir qu’une relation basée sur l’essentiel, c’est à dire sur ce qui lui apporte directement quelque chose, sans penser aux conséquences que son attitude peut avoir sur eux. Et quand il vivait avec Sarah, Sam avait exactement la même attitude sauf que lui parlait.

Il ne faut pas croire, penser, semble dire l’auteur, que les paroles ne sont utiles que si elles ne sont utilisées que pour communiquer au profit que d’un seul et non à créer un lien même futile entre l’émetteur et le récepteur. De plus quand il n’y a qu’un émetteur sans que le récepteur émette en retour, même l’amour le plus fort, le plus sincère ne peut survivre à cette absence de relation réciproque.

J’ai bien aimé le style de Rachel Guichard qui sait très bien… en changer. Quand se sont les adultes qui se racontent, ils le font avec des mots, des construction de phrases d'adultes. Quand c’est Lucien, on a l’impression de relire les meilleures pages du Petit Nicolas de Goscinny. Contrairement aux apparences, ces changements, pour être justes et crédibles, ne sont pas évidents et Rachel Guichard y réussit parfaitement.

Le plan de Lucien est un petit ouvrage débordant de tendresse et d’optimisme. Quand on s’aime véritablement, on finit toujours par se transformer pour montrer à l’autre, aux autres, la profondeur, la réalité de ce sentiment.

Émile Cougut

Le plan de Lucien

Rachel Guichard

Éditions du Net. 14€

WUKALI 02/06/2015

Courrier des lecteurs : redaction@wukali.com

Illustration de l’entête :  Balthus (1908-2001) . Les enfants Blanchard (1937).

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