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Frédéric ANDRAU - Page 11

  • Une approche en sciences sociales de "Monsieur Albert"

    SITE LIENS SOCIO

    PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR CouvCossery.jpgFrédéric Andrau nous livre ici un récit biographique fourmillant de détails et d’anecdotes, à la fois libre et vivant, de l’écrivain Albert Cossery, l’une des figures littéraires les plus étonnantes du XXsiècle. Le narrateur s’adresse à Cossery qui lui raconte la vie qu’il a menée. Une vie faite de peu, immobile, à Paris, et, pour l’essentiel, au coeur de Saint-Germain-des-Prés, entre le jardin du Luxembourg, les brasseries Lipp, Flore et Les Deux Magots. Et, sur une vie longue de presque un siècle, seulement 8 livres... mais quels livres, dont le plus célèbre reste certainement Mendiants et orgueilleux Des quartiers populaires du Caire où Cossery est né en 1913, jusqu’à l’hôtel « La Louisiane », au cœur de Saint-Germain-des-Prés, où il vécut près de 60 ans dans la même sobre et petite chambre ; de l’école des Frères de La Salle aux cafés de Flore et des Deux Magots ; des virées nocturnes de fêtes et de dragues, avec, entre autres, Camus, au jardin du Luxembourg où il aimait contempler les jeunes et jolies femmes, des premières publications en revues aux hommages tardifs des prix littéraires, cet homme en marge, sans jamais un sou en poche — il s’est toujours refusé de travailler ! — mais toujours habillé avec une parfaite élégance, est comme ressuscité par Frédéric Andrau. Celui-ci nous relate dans le détail ses relations avec les écrivains de son temps, les hommes de théâtre et de Cinéma, son éditrice de prédilection, Joëlle Losfeld... Cossery était un solitaire qui ne manquait d’amis. Frédéric Andrau n’idéalise pas pour autant son personnage : il pointe sans détour les caprices insupportables de l’écrivain, sa mauvaise foi, son manque de tact avec celle qui fut un temps son épouse, la comédienne Monique Chaumette — à qui est dédié le livre.Ce livre, souvent drôle et touchant, se fait plus profond et émouvant encore quand vinrent les dernières journées, les dernières heures de Cossery. 2013 est le centenaire de la naissance de Cossery dont toute l’œuvre est disponible aux Editions Joëlle Losfeld.

    AUTEUR Frédéric Andrau a collaboré pendant plusieurs années dans la presse écrite. Il est l’auteur de deux romans, À fleur de peaux (Le Sémaphore 2005) et Quelques jours avec Christine A. (Plon 2008).

    SUJET 

    Littérature Aline Giroux, « Du personnage romanesque au sujet moral. La littérature comme autre de la philosophie »[revue]

    Thierry Gaillard, La renaissance d'Oedipe. Une métaphysique transgénérationnelle

    Egypte Mathieu GuidèreLes cocus de la révolution. Voyage au coeur du Printemps arabe[livre]

    « Retour sur les situations révolutionnaires arabes », Revue française de science politique, vol. 62, n° 5-6[revue]

  • Frédéric Saenen écrit sur "Monsieur Albert" dans le Salon littéraire

    Cinq semaines avant sa parution en librairie, le nouveau livre de Frédéric Andrau a déjà obtenu une première véritable recension par Frédéric SAENEN sur le site Le Salon littéraire. Au-delà de la surprise de la rapidité de son auteur et du coeur qu'il a mis à l'ouvrage, cet article me fait un plaisir IMMENSE car il laisse présager le meilleur sur le succès qu'aura bientôt cet essai... 

    CouvCossery.jpgAlbert Cossery, « le dernier prince » par Frédéric SAENEN


    Albert Cossery, auteur francophone d’origine égyptienne, s’est éteint en 2008, à l’âge de 95 ans. Il vécut l’essentiel de sa longue existence à Paris, rue de Seine, dans une chambre de l’Hôtel La Louisiane. Son œuvre, rééditée intégralement fin 2005 chez Joëlle Losfeld, se compose de sept romans et d’un recueil de nouvelles. Une voix rare, qui sut cultiver l’art de se faire attendre, sans pourtant jamais se départir d’une profonde cohésion. En effet, entre Les Hommes oubliés de Dieu (1941) et Les Couleurs de l’infamie (1995), il semble que peu de choses aient changé ici-bas ; que la crapule soit bien à sa place, c’est-à-dire au pouvoir ; que, malgré les soi-disant avancées du progrès, l’homme demeure un loup pour l’homme.

    Un auteur libertaire donc dans sa fibre la plus intime, qui a assumé les exigences induites par son rejet viscéral de la logique marchande et, plus encore, de l’impératif du travail. Cossery s’est maintenu à distance pour évoluer en funambule sur le fil tendu de l’écriture, en équilibre entre révolte et ascèse.

    Dans la faune qu’il met en scène – des fainéants, des lubriques, des invertis, des combinards, des corrupteurs, des prostituées, des terroristes, des saltimbanques, des dandys en loques et des nantis amoraux – le mensonge est roi ; la trahison, monnaie courante. Mais, au fond, aucun de ces personnages ne négocie avec l’âme. L’aristocratie foncière de ces créatures traduit celle de leur créateur et tient dans cette subtile alchimie sociale : de la misère naît une noblesse intérieure et du dénuement, une sainteté louche.

    A l’occasion du centenaire de la naissance de Cossery, l’écrivain Frédéric Andrau lui adresse une longue lettre, un hommage où la marque de déférence le dispute à la déclaration d’amour. Le récit suit, en chacun de ses fragments, les étapes d’une vie, depuis l’enfance cairote au bord de la tombe du cimetière de Montmartre, en passant par ce jour où «vous en avez eu assez». «Vous vous êtes gentiment rebellé. Vous aviez suffisamment grandi pour qu’on respecte vos goûts. Il n’y avait plus que deux choses qui comptaient : la littérature et les jeunes filles. Balzac ne vous quittait plus. La Comédie humaine vous fascinait. Quant aux jeunes filles, elles vous trouvaient de plus en plus séduisant.»

    Séduction… Le mot est lâché. Cossery, qui fut sans doute qui chercha le moins à faire du bruit, par la publicité, autour de sa personne, acceptera quand même d’apparaître en fin de vie dans des émissions de télévision très populaires. Il y mettra le public dans sa poche en un tournemain, en constatant platement : «Je me demande pourquoi tous ces gens qui ne me connaissent pas et qui ne savent rien de moi m’applaudissent comme ça…»

    Le lecteur succombera lui aussi très rapidement au charme subtil de la prose d’Andrau, si bien sûr son objectif premier n’est pas le pur attrait documentaire. Non pas qu’Andrau traite avec légèreté des faits, au contraire il connaît son sujet dans les moindres détails. Tout y est : les amitiés de Cossery (Moustaki), ses sympathies (Matzneff), ses humeurs (l’homme ne souriait jamais sans raison), ses penchants («Vous ne portiez pas de crédit aux femmes qui avaient dépassé la trentaine.»), ses marques de souverain détachement (à son épouse qui lui téléphonait pour lui proposer le divorcer, il souffla qu’il avait oublié être marié), ses rites coutumiers. Jusqu’à sa triste fin : muré dans le silence suite à une laryngectomie, il ne communiquait plus qu’au moyen de messages griffonnés…

    Mais prétendre lire Monsieur Albert comme une banale biographie, ce serait faire fi de la petite musique qui en émane, se tenir aux lisières de l’émotion pure qu’il suscite. Car la narration en «vous» (procédé assez atypique pour être souligné) investit de l’intérieur. Si donc rien ne vibre dans les dix premières pages, abandonnez sans tarder, c’est qu’il vous manque définitivement la glande pour apprécier ce livre… tout comme ceux de Cossery, sans doute. Gare alors à son jugement sans appel, lorsqu’il avertissait : «Je serai toujours du côté des petits, jamais de celui des salopards et si, après avoir lu mes livres, vous ne savez pas qui sont les salopards, c’est que vous n’avez rien compris…»

    Frédéric SAENEN

    Frédéric Andrau, Monsieur Albert. Cossery, une vie, Éditions de Corlevour, février 2013, 280 pages, 19,90 €

  • Soirée de lancement de "Monsieur Albert-Cossery, une vie" au Café de Flore

    cosseryinvit.jpgLe Café de Flore et les Éditions de Corlevour

    sont heureux de vous inviter à un cocktail lundi 4 mars à 19h30 

    à l'occasion de la parution de 

    Monsieur Albert. Cossery, une vie 

    de

    Frédéric Andrau

    RSVP auprès de guilaine_depis@yahoo.com

  • Livres Hebdo salue la sortie du livre-hommage à Albert COSSERY

    841227_351056658341775_2015763260_o.jpgAprès l'annonce par le Figaro littéraire il y a deux semaines, voici celle de Livres Hebdo qui laisse présager une jolie naissance médiatique à "Monsieur Albert - Cossery, une vie" de Frédéric Andrau, qui paraîtra le 28 février aux Éditions de Corlevour 

    100 ans
    À l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain Albert Cossery, disparu en 2008, Frédéric Andrau signe une biographie, Monsieur Albert, sous-titrée Cossery, une vie, programmée le 28 février aux éditions de Corlevour. Il s'adresse directement à l'auteur de huit livres, dont Mendiants et orgueilleux, dans un texte très personnel et revient sur sa vie, des quartiers populaires du Caire, où il est né en 1913, à l'hôtel La Louisiane, à Saint-Germain-des-Prés, où il vécut pendant soixante ans. Il relate ses relations avec les écrivains de son temps, les comédiens et les acteurs de cinéma et avec son éditrice Joëlle Losfeld, qui possède toujours à son catalogue l'intégralité de son oeuvre.

  • Le Bulletin célinien de Bruxelles soutient "Monsieur Albert - Cossery, une vie"

    Albert Cossery, le sphynx

     

    CouvCossery.jpgAlbert Cossery, auteur francophone d’origine égyptienne, s’est éteint en 2008, à l’âge de 95 ans. Il vécut l’essentiel de sa longue existence à Paris, rue de Seine, dans une chambre de l’Hôtel La Louisiane. Son œuvre, rééditée intégralement fin 2005 chez Joëlle Losfeld, se compose de sept romans et d’un recueil de nouvelles. Une voix rare, qui sut cultiver l’art de se faire attendre, sans pourtant jamais se départir d’une profonde cohésion. En effet, entre Les Hommes oubliés de Dieu (1941) et Les Couleurs de l’infamie (1995), il semble que peu de choses aient changé ici-bas ; que la crapule soit bien à sa place, c’est-à-dire au pouvoir ; que, malgré les soi-disant avancées du progrès, l’homme demeure un loup pour l’homme.


    Un auteur libertaire donc dans sa fibre la plus intime, qui a assumé les exigences induites par son rejet viscéral de la logique marchande et, plus encore, de l’impératif du travail. Cossery s’est maintenu à distance pour évoluer en funambule sur le fil tendu de l’écriture, en équilibre entre révolte et ascèse. À distance, certes, mais avec l’intransigeance du grand témoin : « Il ne faut jamais se couper de l’humanité, car on risque dans l’éloignement de lui trouver des circonstances atténuantes. »


    À l’occasion du centenaire de sa naissance, l’écrivain Frédéric Andrau lui adresse une longue lettre, un hommage où la marque de déférence le dispute à la déclaration d’amour. Le récit suit, en chacun de ses fragments, les étapes d’une vie, depuis l’enfance cairote au bord de la tombe du cimetière de Montmartre.


    Le lecteur succombera très rapidement au charme subtil de la prose d’Andrau, si bien sûr son objectif premier n’est pas le pur attrait documentaire. Non pas qu’Andrau traite avec légèreté des faits, au contraire il connaît son sujet dans les moindres détails. Tout y est : les amitiés de Cossery (Moustaki), ses sympathies (Matzneff), ses humeurs (l’homme ne souriait jamais sans raison), ses penchants (« Vous ne portiez pas de crédit aux femmes qui avaient dépassé la trentaine. »), ses marques de souverain détachement (à son épouse qui lui téléphonait pour lui proposer le divorcer, il souffla qu’il avait oublié être marié), ses rites coutumiers. Jusqu’à sa triste fin : muré dans le silence suite à une laryngectomie, il ne communiquait plus qu’au moyen de messages griffonnés…


    Céline est aussi présent dans ces pages, dans un chapitre où Andrau constate quelle admiration Cossery lui vouait, au même titre qu’à Jean Genet. Il s’interroge d’ailleurs si ce voisinage est strictement littéraire ou suppose un rapprochement idéologique. Citation : « Vous n’aviez pas connu Céline mais vous aviez toujours tenu des propos très élogieux sur ses écrits lorsque tant d’autres voix s’élevaient pour réclamer la censure. Vous parliez de Voyage au bout de la nuit comme l’un des meilleurs livres de la littérature, au même titre que La Condition humaine de Malraux ou Le Sang noir de votre ami Guilloux. Aux journalistes qui cherchaient à vous attirer sur ce terrain mouvant, vous répondiez ostensiblement que Céline était l’un des plus grands écrivains français et que rien ne vous choquait « vraiment » dans ses œuvres. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que, sans autre élément concret que ces admirations ouvertement affichées, faisant fi des amitiés juives que vous aviez tojours entretenues depuis votre jeunesse au Caire, on susurre à mi-voix que vous auriez pu être, vous aussi, antisémite. Sans chercher à faire l’indispensable nuance avec l’antisioniste que, volontiers, vous revendiquiez d’être. » (pp. 109-110)


    En incipit de son ouvrage, Frédéric Andrau cite ce propos de Cossery : « Je suis un anarchiste aristocrate car je crois que l’humanité, à part les femmes, ne vaut pas grand-chose. Je serai toujours du côté des petits, jamais de celui des salopards et si, après avoir lu mes livres, vous ne savez pas qui sont les salopards, c’est que vous n’avez rien compris… » Anarchiste aristocrate ? Tiens, tiens... Et aux oreilles des céliniens avertis, la deuxième partie ne peut que faire écho à la réflexion de Bardamu regardant Alcide dormir : « Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants. » Cossery avait vraisemblablement trouvé ce « quelque chose ».

     

    Frédéric SAENEN

     

    Frédéric Andrau, Monsieur Albert. Cossery, une vie, Éditions de Corlevour

    280 pp., 19,90 €.

  • André Malraux aussi aurait aimé "Monsieur Albert - Cossery, une vie"

    « Monsieur Albert. Cossery, une vie » par Frédéric Andrau

    malraux.jpeg(recopié du site Amitiés internationales André Malraux)

    Albert Cossery, auteur francophone d’origine égyptienne, s’est éteint en 2008, à l’âge de 95 ans. Il vécut l’essentiel de sa longue existence à Paris, rue de Seine, dans une chambre de l’Hôtel La Louisiane. Son œuvre, rééditée intégralement fin 2005 chez Joëlle Losfeld, se compose de sept romans et d’un recueil de nouvelles. Une voix rare, qui sut cultiver l’art de se faire attendre, sans pourtant jamais se départir d’une profonde cohésion. En effet, entre Les Hommes oubliés de Dieu (1941) et Les Couleurs de l’infamie(1995), il semble que peu de choses aient changé ici-bas ; que la crapule soit bien à sa place, c’est-à-dire au pouvoir ; que, malgré les soi-disant avancées du progrès, l’homme demeure un loup pour l’homme.

    Frédéric Andrau, Monsieur Albert. Cossery, une vie, Éditions de Corlevour, février 2013