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  • Bruno Fougniès a adoré "Camille, Camille, Camille" de Sophie Jabès, il en parle sur le site Reg'Arts (11 octobre 2014)

    Capture d’écran 2014-12-01 à 15.07.17.png

    Site regarts.org http://www.regarts.org/Theatre/camille.htm

    Il s'agit de Camille Claudel, sculptrice, frère du Paul auteur, élève et amante de Rodin, qui délaissée de tous, finira par être internée trente ans en HP par décision de son frère et de sa mère. Elle y mourra pour finir en fosse commune.

    Une histoire tragique dans le sens grec du terme, une malédiction divine, une conjuration pour faire échouer le destin de cette femme que la postérité reconnaîtra comme artiste exceptionnelle. Une artiste maudite.

    L'ombre d'Auguste Rodin, l'ombre de Paul Claudel, voilà une partie des forces qui l'on empêchée de faire éclater son talent.

    Mais ce spectacle n'est pas une biographie. Il tente au contraire d'approcher au plus près le cœur et l'âme de Camille Claudel, sa vitalité créatrice, son souffle.

    Le texte de Sophie Jabès pose devant nous trois moments cruciaux de la vie de Camille Claudel : le soir où elle va donner ses lèvres et son génie à Rodin, le soir où elle va être bâillonnée par l'internement chez les fous et le soir de son dernier souffle. Chacun est le moment d'un choix déterminant incarné par les trois comédiennes. Elles sont là, en permanence, sur le plateau.

    Ces trois incarnations, prises à trois époques différentes de l'artiste, vont alterner leurs mises en jeu pour finir par dialoguer entre elles. Magie du théâtre.

    On sent très bien cette envie de créer une quatrième incarnation à travers ces trois voix, ces trois corps. Faire agir l'alchimie qui fera apparaître devant nous l'incandescence de Camille, le feu créatif, brûlant, voluptueux qui l'a propulsée sur l'arête qui sépare la raison de la folie, l'écorchant à vif au passage.

    La pertinence du texte de Sophie Jabès ainsi que de la direction d'actrices de Marie Montegani est de donner à chacun des âges de Camille une personnalité, un rythme, un ton très tranchés. Mais cette pertinence est aussi le banc de sable qui menace de l'envasement. Chacune des incarnations, réellement bien interprétées par des comédiennes de talent, est comme une fusée solitaire dans un ciel plombé. L'amalgame ne se fait pas. Pourtant on le sent tout prêt à nous emporter dans l'exaltation de ce personnage. On attend d'être emporté. On reste suspendu sur le vide.

    Il aurait été sans doute plus facile de chercher cette unification dans le langage de chacune, mais comment rendre sensible une âme écartelée entre l'aspiration à la création, le désir de vivre et d'exulter, et la douleur de l'abandon par les siens ?

    Les déchirements à l'intérieur même de cette personnalité, sa solitude extrême, sa folie visionnaire même est parfaitement rendue par ce spectacle. Il tente de pénétrer la pensée de Camille au plus profond, de nous faire partager son monologue intérieur, de l'aider à exprimer ce monologue. C'est un accouchement. L'accouchement de Camille Claudel par elle-même. 

    Alors, on comprend qu'au-delà de ce destin particulier, il importe peu qu'elle soit la sœur du poète panthéonisé, ou la maîtresse du sculpteur déifié, l'important est ce destin de femme artiste, aux prises avec une société verrouillée par l'autorité masculine. Entendre enfin que le génie dans cette société ne peut être que mâle ou anéanti par tous les moyens.

    Il suffira de rien pour que cette pièce soit merveilleuse, si l'alchimie soudain emporte les trois interprètes dans la même folie.

    Parce qu'avec trois comédiennes magnifiques, au talent certain, aux personnalités éclatantes, avec une mise en scène pensée,  respectueuse, avec un décor et une scénographie qui fonctionnent, il n'y a aucune raison pour que le radeau sur lequel elles tanguent ne s'envole pas et nous emporte avec.

     

    Bruno Fougniès

     

    Camille, Camille, Camille

    De Sophie Jabès
    Adaptation et mise en scène : Marie Montegani
    Scénographie : Élodie Monet
    Images : Christophe Cordier

    Avec : Vanessa Fonte, Nathalie Boutefeu, Clémentine Yelnick

  • "Un hommage impressionnant" rendu par l'écrivain Sophie Jabès à Camille Claudel pour D. Dumas théâtre (10.10.14)

    camille-300.jpgD. Dumas, théâtres

    Coups de coeur et commentaires

    10/10/2014

    Les trois vies de Camille Claudel

    Quand la scène s’éclaire, elle (Christine Yelnik) est assise sur un banc, immobile, elle attend, le manteau boutonné, son chapeau sur la tête, et on reconnaît la vieillarde du cliché pris à Montdevergues en 1929.

    C’est elle, Camille Claudel, celle que sa mère et son frère ont « mise au tombeau »* en la faisant interner le 10 mars 1913, huit jours après la mort de son père. Elle attendra trente ans qu’on vienne la délivrer. En vain.

    Le directeur de l’hôpital, en août 1942, avait prévenu Paul que Camille s’affaiblissait « depuis les restrictions qui touchent durement les psychopathes ». Elle mourra de malnutrition, à l’hospice de Montdevergues, en octobre 1943. Paul, très occupé par la première du Soulier de satin assurait la gloire de la famille.

    Elle fut inhumée dans le carré des indigents, accompagnée du seul personnel de l’hôpital, et comme son corps n’avait pas été réclamé par ses proches, ses restes furent transférés dans la fosse commune. En 2008, Reine-Marie Paris, sa petite-nièce, qui a consacré sa vie à retrouver l’œuvre de Camille et à la réhabiliter aux yeux du monde, a inauguré une stèle en souvenir de celle qui fut une artiste majeure et que la société bourgeoise avait anéantie.

    Camille Claudel devint l’héroïne d’Une femme d’Anne Delbée qui porta à la scène sa biographie romancée en 1981, puis le film de Bruno Nuytten en 1988, lui donna le lumineux visage d’Isabelle Adjani, mais le récit s’arrêtait en 1913. Brunot Dumont dans son Camille Claudel, (2013) s'immobilisait à l’année 1915. Avec Camille, Camille, Camille, Sophie Jabès nous présente l’artiste à trois époques de sa vie, elle va plus loin, elle frappe plus fort. 

    Elle présente d’abord, cette vieille femme solitaire, visage fermé, yeux noyés de tristesse qui dialogue avec sa mort, l’accueillant comme une délivrance : « Te voilà enfin ! ». Puis intervient la femme trahie (Nathalie Boutefeu), désespérée parce qu’elle ne peut vivre de son art, parce que l’homme aimé, Rodin, l’a abandonnée et qu’elle a dû renoncer à la maternité. Et enfin la jeune fille (Vanessa Fonte), confiante, passionnée, belle, luttant pour s’imposer comme artiste dans un milieu misogyne et dont la conduite risque de faire scandale dans sa famille.

    Marie Montegani, qui signe la mise en scène, ajoute une quatrième figure, projetée sur l’écran, en fond de scène, celle d’une messagère adolescente qui prévient Camille de la trahison des siens (vidéo et lumières de Nicolas Simonin, images de Christophe Cordier).

    vz-AADC5968-0B87-432E-9A7F-F4C324CE49A6.jpegLes trois Camille se partagent l’espace scénique (scénographie d’Élodie Monet), et leurs monologues alternés joignant les différents moments de cette vie, composent une œuvre poignante d’une grande beauté : « personne pour m’entendre » dit-elle dans sa solitude. L’émotion est profonde devant ces trois figures d’une même femme injustement condamnée.

    Sophie Jabès lui rend un hommage impressionnant.

  • On vous attend : Rencontre-dédicace avec ses lecteurs sur une péniche pour Richard SARTÈNE mercredi 8 octobre à 19h30

    Ce mercredi 8 octobre à 19h30 rendez-vous pour une rencontre à La Péniche-librairie avec le docteur Richard SARTÈNE auteur de "Une enfance entre Guerre et Paix", une nouveauté aux Éditions du Net. 

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    J'y serai, et vous ?

    CONTACT => Péniche-librairie "L'eau et les rêves" - Face au 3 quai de l'Oise, 75019 Paris (M° Crimée)

    - Tél.: 01 42 05 99 70 - Ouvert l'après-midi de 14 heures à 19 heures sauf le lundi
    http://www.penichelibrairie.com/

    PÉNICHE-LIBRAIRIE
    Une librairie sur le canal de l'Ourcq, à Paris
    23 juillet 2014 - 08:50
    La Péniche-Librairie "L'eau et les rêves" (Photo J.Rosa)Capture d’écran 2014-10-06 à 18.30.33.pngJudith Rosa vient du monde de l'édition, Didier Delamare est marin. Tous deux ont ouvert en avril "L'eau et les rêves", une librairie consacrée aux voyages, à l'eau et à la navigation, sur un bateau amarré quai de l'Oise, au bord du canal de l'Ourcq, à Paris. 

    Judith Rosa, traductrice et responsable de suivi éditorial en Italie et en France, et Didier Delamare, capitaine de la marine marchande, ont acheté leur bateau en 2009. Désireux de continuer ensemble leurs aventures littéraires et maritimes, ils ont craqué pour "Erik", un Freycinet des années 50, aménagé en librairie universitaire sur la Seine à Melun (Seine-et-Marne). Ils le renomment "L'eau et les rêves", titre d'un essai de Gaston Bachelard, et le ramènent quai de l'Oise, à Paris. Les travaux une fois réalisés, le couple connaît une telle série de déboires administratifs que Le Parisien leur consacre un article fin 2013...

    Les rayonnages de la Péniche-Librairie (Photo J.Rosa)Depuis mai, tout cela n'est plus qu'un mauvais souvenir et la librairie a déjà ses inconditionnels. Voyageurs en salon ou au long cours, marins du grand large ou d'eau douce y trouvent récits de voyages, livres d'Histoire, beaux-livres, ouvrages de navigation et bien sûr les Fluviacartes. Mais également un coin Jeunesse et des ouvrages, romans, polars et essais ayant, de près et parfois de loin, un lien avec l'eau, la mer et les fleuves.

    Le 19 juillet, bateau et librairie quitteront Paris pour quelques nouveaux travaux. "L'eau et les rêves" reviendra début septembre au bord du canal de l'Ourcq, avec de nouveaux ouvrages à découvrir mais aussi un programme d'expositions, de lectures et d'animations pour les plus jeunes.

    Capture d’écran 2014-10-06 à 18.29.39.png