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Guilaine Depis - Page 2

  • "L'oiseau de Roux" par Guilaine Depis (Livr'Arbitres, numéro 17, juin 2015)

    oiseau de roux.jpgArticle de Guilaine Depis dans le numéro 17 de la revue littéraire Livr'Arbitres consacrée à Dominique de Roux, page 52

    L’oiseau De Roux

     Des ailes nobles sur un cœur de diamant

    « Le cœur est une matière noble. Heureux ceux dont les cœurs se sont brisés. Ils ont gardé leur adolescence ».[1]

    Alors qu’elle lui consacrait une séance de son Atelier permanent de lecture et d’écoute «à voix haute et nue»©[2], Michèle Venard confiait volontiers qu’elle aurait atteint son objectif de vérité si elle réussissait à faire ressentir à son public que Dominique de Roux était - selon son épouse Jacqueline de Roux - un oiseau.

    Il en avait l’ineffable grâce, la virevoltante légèreté, la surprenante rapidité, l’insaisissabilité et les ravissants pépiements. Un oiseau qui avait la fronde courageuse toujours sur le point de s’envoler, de s’échapper, vers de plus hautes cimes littéraires, de plus lointaines contrées.

    « L’honneur du combat amoureux c’est le déshonneur complet . »[3]

    Dominique de Roux conjuguait l’écriture avec l’aventure, donnait corps à sa puissante pensée par des mots et des actes. Il n’avait peur de rien, et surtout pas de s’engager dans la défense des infréquentables de son temps, ni d’aimer – lui dont le blason comporte deux éclats de diamant et la devise latine « Cor adamantinum », que l’on traduit par « cœur de diamant ».

    Un homme généreux, tourné vers les autres et le monde

    Son ami Gabriel Matzneff l’évoque en ces termes dans son journal le 29 mars 1977, jour de son envol définitif :

    « Son œil vif d’oiseau. Sa génialité, son verbe de feu.

    Certains de nous soignent leur personnage : c’est ce que nous appelons avoir le goût de notre destin. Dominique, lui, n’avait aucun souci de son personnage. Nul n’était moins nombriliste que lui, et il semblait toujours plus intéressé par les autres que par soi. (…) Dominique, si passionné, si vibrant. L’inimitable façon qu’il avait de prendre la tangente – une tangente apocalyptique.[4] ».

    Dominique de Roux a passé sa vie à partir ; son intelligence exceptionnelle et sa lecture à la fois libre et prémonitoire du monde nous font cruellement défaut.

    « Dominique de Roux était un ultra historique – étymologique : ultra gauche et ultra droite à la fois, au-delà, de l’autre côté, plus loin, en avant, ailleurs.[5] »

    Il allait partout, en quête de beauté et de sens. 

    Une entêtante saudade

    Avec la figure de l’oiseau, un second concept est essentiel est essentiel pour aborder, comprendre ou approfondir l’immensité De Roux : celui portugais de saudade qu’il définit lui-même comme « mémoire qui est anticipation, regret et désir à tel point que regret et désir communiquent »[6]

    Dominique de Roux suscitait de son vivant l’horreur ou la vénération sans se soucier de sa réputation.

    La postérité a tranché : son œuvre n’a jamais été autant lue, relue et étudiée qu’au troisième millénaire où le citer est devenu une référence de qualité – la référence suprême, le sésame ultime – parmi les derniers résistants des lettres.

    Guilaine Depis

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    [1] Dominique de Roux, Immédiatement, La petite vermillon

    [2] Le jeudi 20 septembre 2012 au Théâtre des Deux-Rêves

    [3] Dominique de Roux, Immédiatement, La petite vermillon

    [4] Gabriel Matzneff, Un galop d’enfer, La Table Ronde, page 45-46

    [5] Rémi Soulié, Les Châteaux de glace de Dominique de Roux (Les Provinciales/L’Âge d’homme), page 80

    [6] Dominique de Roux, Il faut partir, Fayard

  • DOMINIQUE DE ROUX, SOIRÉE EXCEPTIONNELLE LE 12 JUIN 2015, entrée librement

    12 juin.jpgINVITATION VENDREDI 12 JUIN 2015 À 20 HEURES

    À UNE SOIRÉE EXCEPTIONNELLE

    AUTOUR DE L'OEUVRE DE DOMINIQUE DE ROUX

    en présence de Jacqueline de Roux, Pierre-Guillaume de Roux et de nombreux écrivains)

    À L'OCCASION DE LA SORTIE DU NUMÉRO 17 DE LA REVUE LITTÉRAIRE DU PAYS RÉEL, LIVR'ARBITRES (cliquez pour en savoir davantage sur cette revue littéraire)

    en partenariat avec Guilaine Depis, attachée de presse 

    Apéritifs, Ventes, Dédicaces & Livres d'occasion

    Restaurant "Au petit Victor Hugo" 143 Avenue Victor Hugo 75016 PARIS

    Métro Ligne 2 Station Victor Hugo

    Entrée gratuite

    * Chacun règle sa(ses) consommation(s) et a la possibilité de dîner sur place

    Pour les journalistes, écrivains et critiques, merci de contacter pour vous inscrire guilaine_depis@yahoo.com / 06 84 36 31 85 / 

  • Patrick Poivre d'Arvor nous livre une interview de grande qualité de Patrice Trigano (4 juin 2015)

    Patrick Poivre d'Arvor fait de l'écrivain Patrice Trigano son invité Littérature sur Radio Classique le jeudi 4 juin 2015 à 19h50. Avec Thierry Gandillot des Echos. Podacst à venir.

    Ici, Patrice Trigano avant l'enregistrement de l'émission.

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  • Soirée sur René Resciniti de Says à la librairie Contretemps jeudi 11 juin 2015 dès 18h30

    Soirée exceptionnelle avec Christian Rol à la librairie Contretemps

    Signature et rencontre à la librairie avec Christian Rol le jeudi 11 juin, de 18h30 à 21h pour son livre "Le roman vrai d'un fasciste français" aux éditions La Manufacture des livres.

    Merci à l'excellent libraire Xavier de Marchis

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  • « 40 rue Zitna, Prague », le roman "fin et intelligent" de Simone STRITMATTER. Au catalogue des éditions Jérôme Do Bentzinger

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    http://www.wukali.com/40-rue-Zitna-Prague-un-beau-titre-de-roman-2075#.VXVwTuukIgt

    Un roman, 40 rue Zitna, Pague, une maison d’édition Jérôme Do Bentzinger qui entre dans la cour des grands. Trente six courts chapitres, faciles et rapides à lire, un roman de  Simone Stritmatter.

    Anna travaille dans un laboratoire biologique spécialisé dans la génétique dirigé par Monsieur Sthul, un parfait pervers narcissique dont la principale victime est son épouse Elzbieta, une orpheline praguoise en mal d’amour et de reconnaissance mais surtout bien plus intelligente et brillante que lui. Quand il part en Californie, Anna et Elzbieta vont se rapprocher, cette dernière va développer une forte amitié avec un nouvel employé d’origine japonaise Long Long. Un jour, Anna va porter secours à sa voisine Ivanka qui va se révéler être une amie d’orphelinat d’ Elzbieta. Mais elle disparaît et les deux jeunes femmes vont essayer de la retrouver jusqu’à son dernier domicile identifié au 40 rue Zitna à Prague. Cette quête, ces amitiés vont permettre à Elzbieta de sortir de l’emprise de son mari.

    Alors, c’est maintenant que le chroniqueur doit émettre son avis, et face à ce court roman, j’ai beaucoup de mal à le faire tant je suis partagé et parfois même sur les mêmes effets. Ainsi, Simone Stritmatter apprécie le cinéma et souvent une situation lui fait penser à une scène d’un classique du cinématographe. Soit, ce n’est pas déplaisant et toujours fait avec finesse et intelligence. On aime ou pas mais c’est très respectable car elle n’abuse pas. En revanche, je suis nettement plus sceptique quant aux digressions qu’elle opère pour donner des définitions comme l’ADN, la manipulation morale, la vie de Sainte Paulette ou l’activité du Mansa club dont elle nous livre l’adresse (…).

    L’auteur est parfois, comment dire, un peu rapide : l’héroïne se retrouve à l’hôpital quand elle porte secours à Ivanka sans que l’on comprenne exactement comment, il m’a fallu du temps pour comprendre qu’elle n’avait pas été agressée. Tout comme des personnages secondaires comme James et dans une moindre mesure Ivanka ou Long Long, sont à peine ébauchés et il est difficile de comprendre leurs motivations, leurs caractères et donc d’entrer en empathie avec eux.

    Mais j’ai bien apprécié la façon dont elle aborde la personnalité du pervers narcissique, il n’y a aucune violence, que des actes, des petits faits qu’il faut savoir déchiffrer pour comprendre le mal que de tels personnes peuvent faire. Elzbieta ne se fait pas tabasser physiquement régulièrement, mais son époux par ses gestes, ses paroles, ses écrits, ses silences, la plonge régulièrement dans ses tourments et la domine totalement. C’est bien plus vicieux que la violence, moins visible, mais sûrement bien plus dangereux pour la victime. Elzbieta finit par sortir de son emprise et peux enfin s’exprimer, créer, non dans le domaine scientifique mais dans le cinéma. (…)

    Alors, que penser de ce livre ? (…) Il y a de belles idées, une approche originale des pervers narcissiques, je ne doute pas qu’à force d’écrire Simone Stritmatter va gommer ses petites erreurs et progresser en littérature.

    Émile Cougut

    40 rue Zitna, Prague
    Simone Stritmatter

    Jérôme Do Bentzinger éditeur. 20€

  • "Un petit ouvrage débordant de tendresse et d’optimisme" par Émile Cougut sur "Le Plan de Lucien" de Rachel GUICHARD

    Egotism as a social defense medium

    http://www.wukali.com/Le-plan-de-Lucien-un-roman-de-Rachel-Guichard-2081#.VXVvf-ukIgs

    Capture d’écran 2015-06-08 à 12.35.20.pngVoici un court roman, Le plan de Lucien, somme toute assez original, dénonçant les ravages pour soi et pour les autres que peut engendrer l’isolement par rapport aux autres, l’égotisme le plus « pur », si proche de l’autisme. Mais l’autisme est une maladie, l’égotisme n’est qu’une façon d’être, de penser, de se comporter.

    Deux personnages dans ce livre de Rachel Guichard sont de purs égotistes : Lucien, petit garçon de 6 ans, orphelin de mère, élevé par son musicien de père et sa grand-mère et Sam, le psychiatre qui vient de perdre, de par son attitude, Sarah la femme qu’il aime et dont il était aimé. Seule une prise de conscience des ravages que leurs attitudes causent leur permettra de s’ouvrir à leurs entourages. Prise de conscience qui se fait au contact de l’un avec l’autre. Les fantômes qui les torturent les empêchent de s’impliquer totalement, de faire le don gratuit de soi à l’autre, aux autres. Ils ont peur de l’engagement et ne perçoivent l’amour non par les joies et le bonheur qu’il peut apporter mais par les souffrances qu’il peut potentiellement engendrer.

    Le plan de Lucien, petit garçon précoce, brillant est de ne plus parler, de n’écouter que ce qui l’intéresse pour ne pas être parasité par des informations qu’il juge inutiles. Certain de l’amour de son père et de sa grand-mère, il ne veut avoir qu’une relation basée sur l’essentiel, c’est à dire sur ce qui lui apporte directement quelque chose, sans penser aux conséquences que son attitude peut avoir sur eux. Et quand il vivait avec Sarah, Sam avait exactement la même attitude sauf que lui parlait.

    Il ne faut pas croire, penser, semble dire l’auteur, que les paroles ne sont utiles que si elles ne sont utilisées que pour communiquer au profit que d’un seul et non à créer un lien même futile entre l’émetteur et le récepteur. De plus quand il n’y a qu’un émetteur sans que le récepteur émette en retour, même l’amour le plus fort, le plus sincère ne peut survivre à cette absence de relation réciproque.

    J’ai bien aimé le style de Rachel Guichard qui sait très bien… en changer. Quand se sont les adultes qui se racontent, ils le font avec des mots, des construction de phrases d'adultes. Quand c’est Lucien, on a l’impression de relire les meilleures pages du Petit Nicolas de Goscinny. Contrairement aux apparences, ces changements, pour être justes et crédibles, ne sont pas évidents et Rachel Guichard y réussit parfaitement.

    Le plan de Lucien est un petit ouvrage débordant de tendresse et d’optimisme. Quand on s’aime véritablement, on finit toujours par se transformer pour montrer à l’autre, aux autres, la profondeur, la réalité de ce sentiment.

    Émile Cougut

    Le plan de Lucien

    Rachel Guichard

    Éditions du Net. 14€

    WUKALI 02/06/2015

    Courrier des lecteurs : redaction@wukali.com

    Illustration de l’entête :  Balthus (1908-2001) . Les enfants Blanchard (1937).