stat

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Guilaine Depis - Page 52

  • Livres Hebdo annonce la naissance des Éditions des Chroniques du çà et là (Catherine Andreucci, 11 octobre 2013)

    securedownload.jpeglivre-hebdo.jpgLivres Hebdo, n° 969 du 11 octobre 2013

    Nouvel éditeur

    De la revue à la maison d'édition

    Dans le prolongement de la revue littéraire qu'il a fondée en 2011, Philippe Barrot crée les éditions du même nom, Chroniques du çà et là, dont les deux premiers titres paraissent le 14 octobre : Nouvelles bartlebyennes d'Emmanuel Steiner (96 pages, 10 euros) et Connaître et apprécier de Guillermo de La Roca (160 pages, 12 euros). 

    Des formes courtes seront privilégiées dans une ligne éditoriale qui s'ouvrira aussi aux romans et aux essais, tout en soignant "la matérialité du livre". 4 à 6 titres par an sont prévus (autodiffusion et autodistribution). 

    Ancien typographe qui a longtemps réalisé du suivi éditorial et de la préparation de copie chez Flammarion, Robert Laffont et Odile Jacob, Philippe Barrot a aussi été membre du comité de rédaction de La Quinzaine littéraire pendant dix ans auprès de Maurice Nadeau qui a publié ses deux romans High light cigarettes (1992) et Victoria et Cie (2000).

    Catherine Andreucci

  • Alan Argoul nous explique pourquoi lire "Complémentaires santé : le SCANDALE !" de Frédéric Bizard aux Éditions Dunod

    Publié le 7 novembre 2013 par argoul

    À propos de Complémentaires santé : le SCANDALE ! de Frédéric BIZARD paru le 9 octobre 2013 aux Éditions DUNOD.
     
    Les complémentaires santé sont-elles utiles ? Frédéric Bizard n’hésite pas à répondre le plus souvent NON.

    Capture d’écran 2013-11-07 à 16.47.31.png
    Il analyse trois cas emblématiques : un célibataire de 35 ans, un couple de 45 ans avec deux enfants ayant besoin de soins dentaires et optiques, un couple de retraités de 65 ans. Même avec une hospitalisation de sept jours et opération de la cataracte, le paiement durant cinq ans d’une complémentaire santé n’est pas intéressant pour les retraités. Mieux vaut conserver une épargne de précaution que cotiser ! Sauf pour les contrats de groupe, moins chers et mieux gérés, mais qui sont réservés à ceux qui travaillent dans les grandes entreprises ou administrations.

    Le mutualisme est une idée généreuse ; or les mutuelles santé aujourd’hui sont le fromage de francs-maçons et de politiciens dont la solidarité n’est pas le premier souci. Frédéric Bizard, maître de conférence à Science Po et spécialiste de la santé, en fait le constat implacable : « Comment parler aujourd’hui de valeurs mutualistes lorsque la Mutualité française promeut l’opacité des frais de gestion, le militantisme politique et le militantisme mutualiste, ferme les yeux sur le laxisme gestionnaire de certains de ses membres… » p.114.

    Trop nombreuses, nids politiques ou vaches à lait de quelques cooptés (ex-MNEF, MGEN, Mutuelle des sportifs, MATMUT…), les mutuelles sont surtout très mal gérées : « Les mutuelles ont le niveau de charges d’administration (personnel, informatique, immobilier) le plus élevé du secteur » p.45. « Sans parler du train de vie de certains conseils d’administration qui feraient rêver bon nombre d’entreprises du CAC 40 qui ont abandonné de telles pratiques depuis des années » p.47. Mais elles refusent la transparence des comptes, approuvées par Marisol Touraine, pourtant ministre qu’on croyait en charge de l’intérêt général. L’obligation de la Directive européenne Solvabilité 2 a été « repoussée » sine die le 18 octobre 2012.

    Capture d’écran 2013-11-07 à 16.48.04.png
    Non seulement les mutuelles des complémentaires santé compensent mal les soins délaissés par l’Assurance maladie (dentaire et optique surtout), mais elles masquent leur carence par des publicités de remboursement « à 100 % » ou « 200 % » qui ne veulent rien dire, dans la mesure où c’est le seul ticket modérateur qui est pris en compte et non pas les frais réels.

    Seule une assurance chirurgie et hospitalisation est vraiment utile, mais ni les soins de ville, ni le dentaire, ni l’optique, très mal remboursés par les mutuelles. Les complémentaires santé exploitent la peur d’être malade mais se gardent bien de vous dire : qu’« en cas de maladie grave ou d’opération coûteuse, tout citoyen français verra ses soins pris en charge quasi intégralement par la Sécurité sociale » p.87. Intégralement : à quoi servent donc les mutuelles sur ces cas graves ?

    Une enquête auprès de 30 mutuelles, réalisée à la demande de l’Union des chirurgiens de France, montre que « le seul critère demandé systématiquement par les mutuelles est le budget que la personne ou la famille peut consacrer par mois à sa complémentaire santé (…) et non pas ses besoins de garanties » p.88 ! Ce constat confirme les enquêtes successives de la revue de consommateurs Que Choisir ? de 2010, 2011 et 2012 : le fric d’abord, pas la solidarité…

    L’hypocrisie politique apparaît en pleine lumière : discours généreux et fraternels, réalité grippe-sous et très inégalitaire : les cadres des grands groupes et administrations sont les mieux protégés, les chômeurs, les étudiants et les retraités les moins bien remboursés et accompagnés en prévention. Bien que l’État subventionne… La promesse Hollande d’une complémentaire santé « pour tous » ne fera que conforter ces inégalités, alors que la transparence et l’adaptation aux vrais besoins seraient la priorité.

    couvBIZARD.jpg
    Très pédagogique, le livre de Frédéric Bizard est rempli de faits et de sources, notamment les rapports publics de la Cour des comptes, de l’HCAAM, du fonds CMU, de la Drees, de l’IRDES, de l’IGAS et de l’OCDE. Il offre un historique du mutualisme santé en France (très en retard sur l’Allemagne et le Royaume-Uni), un résumé à la fin de tout chapitre et des annexes copieuses sur les coûts des mutuelles, les tarifs opposables et le détail de la consommation des ménages français en soins de santé.

    Il donne surtout page 91 « quelques conseils pour bien choisir sa complémentaire santé » (hors contrat groupe obligatoire de son employeur) :
    évaluer ses dépenses de santé sur les 3 dernières années,
    évaluer son besoin de couverture,
    faire jouer la concurrence,
    évaluer en euros (et pas en %) les garanties proposées,
    privilégier les risques garantis les plus coûteux et les contrats les plus flexibles.

    A lire en urgence avant d’aller aux Urgences, en complément de la revue Que Choisir ? pour vraiment savoir ce qu’on achète comme « protection » santé…

    Frédéric Bizard, Complémentaires santé : le scandale !octobre 2013, éditions Dunod, 167 pages, €14.16

     
    Rencontrez l’auteur via son attachée de presse : Guilaine Depis 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

  • Frédéric Bizard dénonce le scandale de l'intervention des pouvoirs publics sur Économie Matin.fr (8 novembre 2013)

    couvBIZARD.jpgComplémentaires santé : le scandale de l’intervention des pouvoirs publics

    sur Économie Matin.fr

    Par Frédéric Bizard, qui vient de publier Complémentaires santé : le SCANDALE ! aux Éditions Dunod.

    vendredi 8 novembre 2013 

    Les nouvelles mesures du gouvernement amènent les assurés à souscrire une sur-complémentaire qui sera hors de prix car taxée à 15% afin de conserver une qualité de soins. cc/flickr/worldbankphotocollection

    Capture d’écran 2013-11-08 à 14.56.05.pngNous sommes aujourd'hui à un tournant historique en matière de protection sociale, où le secteur privé de l'assurance santé cherche à se voir confier un rôle structurant dans le fonctionnement de notre système de santé.

    Dès lors la question se pose : 

    est ce que cette évolution est réellement dans l'intérêt général en matière de couverture du risque santé et d'égalité d'accès à des soins de qualité pour tous ? Dans les conditions actuelles du marché, la réponse est clairement négative.

    Quotidiennement dans leur pratique, les médecins sont interrogés par leurs patients sur la prise en charge des frais médicaux dont le maquis des offres de contrats leur est indéchiffrable. La liberté de choix de sa complémentaire santé exige du citoyen qu'il comprenne mieux au préalable le secteur des organismes complémentaires, ses acteurs, son fonctionnement...

    La liberté de choix de mutuelle menacée

    L'article 45 du PLFSS 2014 prévoit pour les contrats responsables (98% du marché) de plafonner le remboursement des lunettes et des compléments d'honoraires des médecins spécialistes. On peut se demander ce que viennent faire les pouvoirs publics dans le plafonnement de remboursement de contrats privés.

    Cotisations en hausse et remboursements en baisse: les complémentaires 100% gagnantes, les assurés 100% perdants. Alors que les cotisations vont augmenter d'un milliard€ en 2014 (+3%), les assurés vont voir leurs dépenses d'optiques et de médecins spécialistes moins bien remboursés.

    - Une des raisons de confier ce marché de l'assurance au secteur privé est de faire jouer la concurrence pour obtenir un optimum coût/qualité/prix. Déjà que la concurrence est minimale du fait de l'opacité du marché (cf le livre), cet article 45 réduit encore plus la concurrence en plafonnant les remboursements. Cet article est le ferment de la disparition à terme des complémentaires santé (autant mettre une complémentaire publique identique pour tout le monde et moins chère)

    Capture d’écran 2013-11-08 à 14.56.27.pngLa qualité de la couverture santé va baisser

    C'est la garantie d'une baisse de qualité des produits et services de santé: si les opticiens et médecins spécialistes doivent baisser leurs prix, ils baisseront la qualité de ces mêmes produits (les lunettes) et services (réduction du temps de consultation pour voir plus de patients, entre autres);

     

    - C'est enfin et surtout le creusement des inégalités puisque le seul moyen pour l'assuré de conserver la qualité des soins sera de payer soit directement (out of the pocket) soit en souscrivant une sur-complémentaire qui sera hors de prix car taxée à 15% et non à 7% comme les contrats responsables.

  • Article 45 du PLFSS 2014 : Complémentaires santé 100% gagnantes, Assurés 100% perdants (note de Frédéric Bizard du 6 octobre 2013 concernant l'actualité)

    couvBIZARD.jpgbizardid.jpgPour approfondir les questions d'actualité autour du PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale), il faut lire Complémentaires santé : le SCANDALE ! de Frédéric BIZARD paru le 9 octobre 2013 aux Éditions DUNOD.

    Cet article 45 du PLFSS 2014  prévoit pour les contrats responsables (98% du marché) de plafonner le remboursement des lunettes et des compléments d'honoraires des médecins spécialistes.

    On peut se demander ce que viennent faire les pouvoirs publics dans le plafonnement de remboursement de contrats publics.

    En tout cas, les conséquences sont majeures:

    - Cotisations en hausse et remboursements en baisse: les complémentaires 100% gagnantes, les assurés 100% perdants.  Alors que les cotisations vont augmenter d'un milliard€ en 2014 (+3%), les assurés vont voir leurs dépenses d'optiques et de médecins spécialistes moins bien remboursés.

    - Une des raisons de confier ce marché de l'assurance au secteur privé est de faire jouer la concurrence pour obtenir un optimum coût/qualité/prix. Déjà que la concurrence est minimale du fait de l'opacité du marché (cf le livre), cet article 45 réduit encore plus la concurrence en plafonnant les remboursements. Cet article est le ferment de la disparition à terme des complémentaires santé (autant mettre une complémentaire publique identique pour tout le monde et moins chère)

    - C'est la garantie d'une baisse de qualité des produits et services de santé: si les opticiens et médecins spécialistes doivent baisser leurs prix, ils baisseront la qualité de ces mêmes produits (les lunettes) et services (réduction du temps de consult pour voir plus de patients, entre autres) ;

    - c'est enfin et surtout le creusement des inégalités puisque le seul moyen pour l'assuré de conserver la qualité des soins sera de payer soit directement (out of the pocket) soit en souscrivant une sur-complémentaire qui sera hors de prix car taxée à 15% et non à 7% comme les contrats responsables.

  • Albert Cossery, à voix haute et nue, avec Michèle Venard (lecture jeudi 7 novembre 2013)

    Après les lectures publiques hors et en Studio de Lectures d'une centaine d'auteurs connus, inconnus ou mal entendus de la littérature mondiale* 

    420618_10151415124658995_944776975_n.jpgAtelier Permanent de Lectures et d’écoute

    «à voix haute et nue»© 

    Jeudi 7 novembre à 19h précises

    Michèle Venard lit

    ALBERT COSSERY

    Théâtre Pandora

    30, rue Keller 75011 - code 32 56

    métro Bastille

    réservations conseillées 01 42 39 21 61

    Tarif réduit pour les adhérents à l'Association 12 € au lieu de 15€ tarif normal

    « Je n’ai jamais été l’esclave de rien ni de personne. C’est la possession qui vous rend esclave. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours vécu à l’hôtel, où même les meubles ne m’appartiennent pas. Et je me suis tenu à l’écart de ceux qui ont quelque chose à perdre, les puissants et ceux qui se mettent à leur service. » A C

    AVT_Albert-Cossery_3297.jpegAlbert Cossery, silhouette fine, élégante un brin nonchalante, auteur de Mendiants et orgueilleux, Les Fainéants dans la vallée fertileLa Violence et la dérisionUn complot de saltimbanques, Une Ambition dans le désert, Les Couleurs de l'infamieest né le 3 novembre 1913 au Caire et entre en 1926 au Lycée Français de la ville.Ecrivain précoce il participe à la diffusion du surréalisme au Caire par le groupe Art et liberté et crée avec le poète Edmond Jabès et le peintre Ramsès Younane la revue La Part du sable. Son premier livre

     Les Hommes oubliés de Dieu (1940), soutenu par Henry Miller, organiquement lié au monde de la rue cairote comme le seront les suivants, est traduit en anglais comme en arabe et connait un immense succès.

    Albert Cossery vient à Paris en 1945, et s'installe dans une chambre d'hôtel du quartier Saint Germain où il séjournera jusqu'à sa mort survenue à 94 ans, le 22 juin 2008.

    Esthète opposé à toute idée du "travail" industrieux à l'occidentale, fréquentant, sur la marge, intellectuels et artistes, les milieux du cinéma, du théâtre et de la peinture, il écrira, en français dans une langue fluide et drue, charnelle et imagée et avec un regard de profondeur fraternelle sept livres en une cinquantaine d'années. (extrait de la notice biographique remise aux spectateurs)

    Michèle Venard lira des Nouvelles du recueil Les Hommes oubliés de Dieu

    "C'était dans la ruelle Noire. Ce soir là, Chaktour le ferblantier qui travaillait dans sa boutique à la réparation d'un broc de toilette , délaissa un instant sa besogne  pour se recueillir et penser avec calme à sa vie misérable et infinie."

    "Le monde ne finira jamais dit-elle. N'aie pas peur. Garde moi seulement près de toi. Et puisque tu ne peux pas vivre sans haschich, je t'en apporterai. Qu'Allah te pardonne."

    "Il ne l'entendait pas. Il était loin. Il était dans ce champ prodigieux où le haschich pousse à loisir comme le trèfle"

    "L'aube se leva sur un quartier régénéré qui n'acceptait plus la vie telle qu'elle était, mais voulait la dominer, la rendre plus hardie et plus belle"

    dont  : Patricia Highsmith; Guy de Maupassant; Marguerite Yourcenar; Franz Kafka; André Hardellet; Gaston Bachelard; Paul Claudel; Alfred Jarry; Donatien de Sade; Léon Bloy; René Lesage, Antoine de Saint-Exupéry; Bruno Schultz; Dominique de Roux; Henry de Montherlant; Jean-Marie Turpin; Yukio Mishima; Edgar Poe; Auguste Villiers de l’Isle Adam; Anton Tchekhov ; James Joyce; Henry Le Bal; Henri Michaux; Théophile Gautier; Witold Gombrowicz; Stendhal; Henry James; Paul Verlaine; Jean Gillibert; Virginia Woolf ; Stefan Zweig; Hans Christian Andersen; Luigi Pirandello; Alberto Moravia; Ernest Hemingway; Joseph Conrad; David-Herbert Lawrence; Herman Melville; Pierre Boudot; Knut Hamsun; William Faulkner; Pär Lagerkvist; Elsa Morante; Michel Tournier; Benjamin Péret; Julien Green; Jorge-Luis Borges; Tanizaki Junichiro; Ivo Andric; Joseph Kessel; Paul Morand; Yasunari Kawabata; Vassili Grossman; Jean Giono; Ambrose Bierce; Karen Blixen; Rainer-Maria Rilke; Julien Gracq; Jack London; Charles Baudelaire; Charles Dickens; Blaise Cendrars; Pierre Jean Jouve; Fédor Dostoïevski; Mario Vargas Llosa; Oscar Wilde; Ivan Bounine; John Steinbeck; André Gide; Joseph Roth; Djuna Barnes; Arthur Rimbaud; Georges Bernanos....

  • René de Ceccatty a traduit le poème de Pier Paolo Pasolini sur Marilyn Monroe. Il donne envie de lire Claude Delay.

    Poème de Pier Paolo Pasolini sur Marilyn Monroe (traduction René de Ceccatty)

    Pour recevoir l'ouvrage ou pour interviewer Claude Delay sur Marilyn Monroe, la cicatrice, son nouveau livre qui vient de paraître aux Éditions Fayard, je vous remercie de me contacter 06 84 36 31 85 ou à guilaine_depis@yahoo.com comme attachée de presse personnelle de l'auteur.

    marilyncouv.jpgDu monde antique et du monde futur

    n'étaient restées que la beauté et toi,

    pauvre petite soeur cadette,

    celle qui court derrière ses frères aînés, 

    et rit et pleure avec eux, pour les imiter,

    et se met leurs écharpes,

    touche en cachette leurs livres, leurs canifs, 

    toi petite soeur la plus jeune de toutes,

    cette beauté tu la portais humblement,

    avec ton âme de fille du petit peuple, 

    tu n'as jamais su que tu l'avais,

    parce que autrement ça n'aurait pas été de la beauté.

    Elle a disparu, comme une poussière d'or.

    Le monde t'en a donné conscience.

    ceccatty1.jpg

    Ainsi la beauté est devenue sienne.

    Du stupide monde antique

    et du féroce monde futur, 

    était restée une beauté qui n'avait pas honte

    de faire allusion aux petits seins de la petite soeur,

    au petit ventre si aisément dénudé.

    Et c'est pourquoi c'était de la beauté, celle-là-même

    qu'ont les douces mendiantes noires,

    les gitanes, les filles de commerçants

    qui gagnent les concours de beauté, à Miami ou à Rome.

    Marilyn-Monroe-9412123-1-402.jpg

    Elle a disparu, comme une colombe d'or.

    C'est le monde qui t'en a donné conscience,

    et ainsi ta beauté a cessé d'être beauté.

    Mais tu continuais à être enfant,

    idiote comme l'antiquité, cruelle comme l'avenir,

    et entre toi et ta beauté accaparée par le pouvoir

    se sont mises toute la stupidité et la cruauté du présent.

    Tu l'emportais avec toi, comme un sourire entre les larmes,

    impudique par passivité, indécente par obéissance.

    L'obéissance exige bien des larmes qu'on ravale.

    Et de se donner aux autres regards trop gais,

    qui demandent leur pitié.

    Elle a disparu comme une blanche ombre d'or.

    AVT_Pier-Paolo-Pasolini_8137.jpeg

    Ta beauté, survivante du monde antique,

    exigée par le monde futur, accaparée

    par le monde présent, devint ainsi un mal.

    Maintenant les grands frères se tournent enfin,

    arrêtent un instant leurs maudits jeux,

    sortent de leur inexirable distraction,

    et se demandent : "Se peut-il que Marilyn,

    la petite Marilyn nous ait indiqué la voie ?"

    Maintenant c'est toi, la première, toi la plus petite des soeurs, celle

    qui ne compte pour rien, pauvre petite, avec son sourire,

    c'est toi la première au-delà des portes du monde

    abandonné à son destin de mort.

    Pier Paolo Pasolini (traduit par René de Ceccatty)